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Les origines du mot "dominoté" demeurent hypothétiques selon l'ouvrage de référence sur les papiers décorés de M.A.Doizy ("De la dominoterie à la marbrure"). En revanche on s'accorde pour définir les papiers dominotés comme papiers imprimés à partir d'une matrice gravée en taille d'épargne, c'est à dire évidée de ce qui n'apparait pas à l'impression. A l'origine la matrice était en bois frutier, gravée manuellement puis imprimée soit par pression manuelle "au frotton" (le papier posé sur la matrice est frotté pour effectuer le transfert), soit à l'aide d'une presse (la matrice est pressée mécaniquement sur le papier). La mise en couleur de ces papiers dominotés était effectuée par coloriage au pochoir ("au patron") ou grâce à d'autre bois gravés dont chacun correspondait à une couleur. Les dominotiers organisés en confrérie très réglementée produisaient des images figuratives religieuses ou profanes ainsi que des papiers décorés à motifs répétitifs employés comme papiers peints ou doublures de boîtes et d'étuis. En France, ces dominotés décoratifs commencèrent d' être employés comme couverture de livre au début du 17ème siècle et connurent un certain succès chez les relieurs même s'ils ne supplantèrent jamais les papiers marbrés. En revanche en Italie, les papiers dominotés seront très largement produits pour la reliure, les artisans cherchant à adapter les motifs aux formats des ouvrages dés la deuxième moitié du 17ème siècle. Le terme "dominoté" recouvre aujourd'hui les papiers décorés par l'impression d'une matrice gravée et par là désigne un vaste champ d'expérimentation où se cotoient de nombreuses techniques : gravure sur bois, sur linoleum, sur carton, sur plexiglas etc...
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